Ici au Rwanda les gens vivent du commerce. Nous, pour gagner notre vie et être proche d’eux, nous avons un atelier de couture au marché. Nous sommes au milieu de personnes bien différentes par leurs conditions de vie, leur travail, leur origine et même leur confession... Je suis une parmi eux. Aujourd’hui, notre atelier est devenu œcuménique. Nous sommes quatre ouvrières, de trois confessions différentes vivant dans une ambiance de famille en nous respectant les unes les autres, partageant les joies et les peines, les fêtes et les deuils. Nous n’oublions pas non plus de nous faire des « visites gratuites » les unes aux autres. Tout cela a créé une confiance mutuelle et une amitié profonde au point qu’elles ont commencé à se confier à moi. Nous faisons la tontine (association d’épargnants qui versent dans un pot commun des cotisations) qui permet à chacune d’avoir un capital ou, si elle en a un, de l’augmenter, et d’éviter les dettes avec leurs intérêts élevés, surtout que certaines n’ont pas de biens à hypothéquer.