Que vivons-nous?

Nazareth

« …mêlées à tous comme un levain dans la pâte »
Pte sr Magdeleine

Dieu, en Jésus, a partagé notre humanité en vivant une trentaine d’années à Nazareth, un village de périphérie. Là, il s’est laissé façonner par le travail, l’amitié et la vie quotidienne. Nous aussi, comme Lui, nous expérimentons qu’il est possible de se laisser transformer par la rencontre de l’autre, même dans un quotidien très simple et ordinaire

Par leur amitié et leur générosité, nos voisins et nos collègues de travail nous dévoilent la bonté de Dieu et nous invitent à reconnaître que la vie est un don à accueillir. Vivre en petites fraternités dans les périphéries de notre temps est une école de réciprocité. Aimer et se laisser aimer, en renonçant à l’illusion d’avoir toujours quelque chose à donner, c’est le défi de notre quotidien.

J’ai dit « Oui »

pte sr Monica-Sun-Youg

Dans l’usine où je travaille, on nous demande quelquefois de rester la nuit s’il y a trop de travail. Or, un après-midi, on nous annonce que nous devons travailler la nuit. Ce qui veut dire 24 heures de travail sans s’arrêter ! Quand j’ai entendu cette nouvelle, je n’avais pas le courage de le faire. On demande au responsable de chaque partie de l’usine de voir avec chacun ce qu’il pense faire. J’ai dit à moi-même : « Je suis désolée mais je ne pourrai pas le faire. » A ce moment-là, une fille s’est approchée en me demandant : « Est-ce que tu ne veux pas travailler cette nuit avec nous ? ». Je savais qu’ils travaillaient 12 heures par jour depuis quelques semaines, alors que je ne travaillais que 8 heures ! Je ne pouvais pas rejeter son regard qui m’invitait à me joindre à eux. Donc j’ai dit « Oui ». A l’aurore, tout le monde était complètement épuisé mais, en même temps je sentais en moi quelque chose de paisible, quelque chose de lumineux. Un de mes camarades me dit avec un sourire : « Maintenant, tu connais réellement la peine et la vie des ouvriers d’ici !».